MAY IN CASA, jour 4
Jour 4, mercredi 11 mai 2022
Aujourd'hui j'ai pas école! Mais je passe quand même la matinée à bosser pour avancer les différents projets en cours de mon asso, que j'ai lâchement délaissée depuis vendredi dernier, et je me prépare à arpenter enfin les rues du centre de Casa. Le problème du téléphone n'est pas vraiment résolu, et pas sûr qu'il le soit un jour alors tant pis. D'autant plus que je sens qu'à force de repousser ma vraie rencontre avec la ville, une petite angoisse sourde est en train de monter, ce qui n'augure rien de bon. Allez hop, on sort de sa zone de confort, on respire un grand coup, c'est parti!
Je marche un peu car l'hôtel est coincé en bordure d'autoroute, les petits taxis rouges évitent d'aller aussi loin car ça les force à faire un gros détour. J'observe les gens: tendre la main, un petit taxi rouge s'arrête, donner une direction. Ok, c'est dans mes cordes. Direction la Mosquée Hassan II, autant commencer par du lourd. Sur la route j'aperçois d'énormes fresques, des portraits colorés plutôt élaborés sur de grands immeubles! Où sommes-nous? Boulevard Rahat el Meskini à côté du stade de Mohammed V. On a déjà filé et je n'ai pas vu grand chose, je note la rue. Je découvre plus tard qu'il s'agit du projet Casamouja/Urban Art Wave porté par Wecasablanca de 2016 à 2020, qui, fort de l'engouement du pays pour le street art, transforme la ville en musée à ciel ouvert, mêlant artistes internationaux, nationaux et locaux. Et que plusieurs quartiers sont concernés. On arrive justement sur la promenade maritime de la mosquée Hassan II où deux grands portraits mêlant visages et fleurs nous accueillent. Je demande au chauffeur combien je lui dois, il me dit que c'est comme je veux, qu'il n'a pas allumé le compteur. 20 dirham? Non c'est pas assez, louchant sur le billet de 50 qu'il aperçoit dans le porte monnaie. Evidemment, je me suis faite avoir comme la bleue que je suis. C'est le jeu.
Très vite, un nouveau défi à relever s'annonce, trouver l'entrée de la mosquée. Pas la médiathèque, pas le musée des arts, je fais le tour, les gardiens me disent que c'est pas là mais d'attendre. Je sympathise avec deux français, un fils et sa mère, qui veulent aussi prendre leur tickets et du coup je les suis. Et bien l'entrée était bien dans le musée; on patiente en découvrant la technique des zelliges/zéllij, variante de la mosaïque où la céramique est taillée en différentes formes géométriques, en angle droit et en étoiles, pour composer des figures décoratives. Notre guide nous regroupe discrètement; patient, il s'exécute et prend en photo une des visiteuses devant les plus beaux morceaux de l'édifice, puis sa patience s'émousse quand il voit que l'attention se relâche chez deux photographes convulsives qu'il rebaptise "les japonaises". L'édifice est impressionnant, mêlant stuc vénitien, bois de cèdre sculpté, lustre en verre de Murano. La mosquée est volontairement ouverte aux non musulmans, différents détails évoquent les autres religions et croyances -le lotus bouddhiste, l'étoile de David, un espace dédié aux femmes à l'étage comme dans les synagogues, le plan reprenant une répartition inspirée des églises chrétiennes. On fini par la salle des ablutions au sous-sol, l'édifice se déployant en partie sur terre, en partie au-dessus de l'eau. Je fini la balade en papotant avec les deux français, expliquant bientôt la raison de ma venue ici .. et je découvre que mon interlocuteur n'est autre que l'époux d'une des enseignantes avec laquelle je vais travailler!
On se dit à bientôt et je décide d'aller découvrir le vieux port et l'ancienne médina. Je prends un petit taxi et m'arrête devant la sqala, ça me semble être une entrée de resto et non un quartier, je décide de me promener plus loin, je ne trouve pas le port et atterri a priori dans le souk. Je déambule un moment, mais je ne vois rien qui m'intéresse, et j'aime prendre le temps d'observer les choses or ici les vendeurs sollicitent sans cesse, là aussi c'est le jeu. Je passe la place des Nations Unis, m'enfonce vers le quartier art déco. Je cherche du coin de l'œil un endroit où manger, a priori que des fastfood, de la viande, des pizzerias. Je rêve de légumineuses, de fruits et de légumes, marre du blé et du lait. Ca devient bientôt une obsession, je donnerais ma chemise pour un tajine aux pois chiches! Place Mohammed je pense avoir trouvé une oasis où me poser mais un type vient me proposer ses services, lesquels ça je ne saurais jamais, je fini par fuir la place. Je me perds dans les petites rues, tourne à la recherche d'un petit resto fréquenté par des locaux, mais toujours des fastfood. Je traverse de nouveau la place Mohammed et rejoint le parc de la ligue arabe. Là les choses se gâtent; je suis à deux pas du quartier Houbous que je ne trouve pas, du coup je pars sur la trace des grandes fresques aperçues Boulevard Rahat el Meskini depuis le taxi à l'aller... au bout d'une demi-heure de marche, je demande mon chemin et découvre que je suis partie dans le mauvais sens, ma spécialité, j'ai atterri boulevard d'Anfa et me dirige vers la mosquée! Okay, je déclare forfait. Je finis chez un carrouf à acheter des pois chiches, des fruits et des légumes et rentre à l'hôtel. On fera mieux demain!
Aujourd'hui j'ai pas école! Mais je passe quand même la matinée à bosser pour avancer les différents projets en cours de mon asso, que j'ai lâchement délaissée depuis vendredi dernier, et je me prépare à arpenter enfin les rues du centre de Casa. Le problème du téléphone n'est pas vraiment résolu, et pas sûr qu'il le soit un jour alors tant pis. D'autant plus que je sens qu'à force de repousser ma vraie rencontre avec la ville, une petite angoisse sourde est en train de monter, ce qui n'augure rien de bon. Allez hop, on sort de sa zone de confort, on respire un grand coup, c'est parti!
Je marche un peu car l'hôtel est coincé en bordure d'autoroute, les petits taxis rouges évitent d'aller aussi loin car ça les force à faire un gros détour. J'observe les gens: tendre la main, un petit taxi rouge s'arrête, donner une direction. Ok, c'est dans mes cordes. Direction la Mosquée Hassan II, autant commencer par du lourd. Sur la route j'aperçois d'énormes fresques, des portraits colorés plutôt élaborés sur de grands immeubles! Où sommes-nous? Boulevard Rahat el Meskini à côté du stade de Mohammed V. On a déjà filé et je n'ai pas vu grand chose, je note la rue. Je découvre plus tard qu'il s'agit du projet Casamouja/Urban Art Wave porté par Wecasablanca de 2016 à 2020, qui, fort de l'engouement du pays pour le street art, transforme la ville en musée à ciel ouvert, mêlant artistes internationaux, nationaux et locaux. Et que plusieurs quartiers sont concernés. On arrive justement sur la promenade maritime de la mosquée Hassan II où deux grands portraits mêlant visages et fleurs nous accueillent. Je demande au chauffeur combien je lui dois, il me dit que c'est comme je veux, qu'il n'a pas allumé le compteur. 20 dirham? Non c'est pas assez, louchant sur le billet de 50 qu'il aperçoit dans le porte monnaie. Evidemment, je me suis faite avoir comme la bleue que je suis. C'est le jeu.
Très vite, un nouveau défi à relever s'annonce, trouver l'entrée de la mosquée. Pas la médiathèque, pas le musée des arts, je fais le tour, les gardiens me disent que c'est pas là mais d'attendre. Je sympathise avec deux français, un fils et sa mère, qui veulent aussi prendre leur tickets et du coup je les suis. Et bien l'entrée était bien dans le musée; on patiente en découvrant la technique des zelliges/zéllij, variante de la mosaïque où la céramique est taillée en différentes formes géométriques, en angle droit et en étoiles, pour composer des figures décoratives. Notre guide nous regroupe discrètement; patient, il s'exécute et prend en photo une des visiteuses devant les plus beaux morceaux de l'édifice, puis sa patience s'émousse quand il voit que l'attention se relâche chez deux photographes convulsives qu'il rebaptise "les japonaises". L'édifice est impressionnant, mêlant stuc vénitien, bois de cèdre sculpté, lustre en verre de Murano. La mosquée est volontairement ouverte aux non musulmans, différents détails évoquent les autres religions et croyances -le lotus bouddhiste, l'étoile de David, un espace dédié aux femmes à l'étage comme dans les synagogues, le plan reprenant une répartition inspirée des églises chrétiennes. On fini par la salle des ablutions au sous-sol, l'édifice se déployant en partie sur terre, en partie au-dessus de l'eau. Je fini la balade en papotant avec les deux français, expliquant bientôt la raison de ma venue ici .. et je découvre que mon interlocuteur n'est autre que l'époux d'une des enseignantes avec laquelle je vais travailler!
On se dit à bientôt et je décide d'aller découvrir le vieux port et l'ancienne médina. Je prends un petit taxi et m'arrête devant la sqala, ça me semble être une entrée de resto et non un quartier, je décide de me promener plus loin, je ne trouve pas le port et atterri a priori dans le souk. Je déambule un moment, mais je ne vois rien qui m'intéresse, et j'aime prendre le temps d'observer les choses or ici les vendeurs sollicitent sans cesse, là aussi c'est le jeu. Je passe la place des Nations Unis, m'enfonce vers le quartier art déco. Je cherche du coin de l'œil un endroit où manger, a priori que des fastfood, de la viande, des pizzerias. Je rêve de légumineuses, de fruits et de légumes, marre du blé et du lait. Ca devient bientôt une obsession, je donnerais ma chemise pour un tajine aux pois chiches! Place Mohammed je pense avoir trouvé une oasis où me poser mais un type vient me proposer ses services, lesquels ça je ne saurais jamais, je fini par fuir la place. Je me perds dans les petites rues, tourne à la recherche d'un petit resto fréquenté par des locaux, mais toujours des fastfood. Je traverse de nouveau la place Mohammed et rejoint le parc de la ligue arabe. Là les choses se gâtent; je suis à deux pas du quartier Houbous que je ne trouve pas, du coup je pars sur la trace des grandes fresques aperçues Boulevard Rahat el Meskini depuis le taxi à l'aller... au bout d'une demi-heure de marche, je demande mon chemin et découvre que je suis partie dans le mauvais sens, ma spécialité, j'ai atterri boulevard d'Anfa et me dirige vers la mosquée! Okay, je déclare forfait. Je finis chez un carrouf à acheter des pois chiches, des fruits et des légumes et rentre à l'hôtel. On fera mieux demain!
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