MAY IN CASA, Jours 16 à 21
Jours 16, 17, 18, 19, 20, 21. Du lundi 23 au samedi 28.
Ca y est, c'est la dernière semaine, la bonne grosse semaine bien joufflue pendant laquelle les 14 classes du projet se regroupent pour construire ensemble des spectacles déambulatoires. Lundi, une autre étape du projet commence : toute la fine équipe d'artistes intervenants enfin réunie échange sur ses expériences, ses recherches, et constitue peu à peu les deux déambulations théâtralisées et les parcours artistiques associés. Le site est grand mais en activité, les espaces disponibles sont vite identifiés, les croisements seront inévitables. On fini tard, on teste la pizzeria cachée derrière l'hôtel, mets pas chers, chauds, gras et une proximité ne souffrant aucune compétition. Petite leçon de patience et d'humilité par ma collègue qui, voyant tout le monde servi sauf elle, relance le serveur et reçoit finalement autre chose que ce qu'elle avait commandé une heure plus tôt, qu'elle mange en riant, un peu surprise mais sans aucune animosité. Je ne peux m'empêcher de remarquer que c'est une attitude diamétralement opposé aux réactions que j'ai pu observer chez certains français sur le sol marocain, au ton hautain, autoritaire et méprisant.
Mardi, on accueille toutes les classes participants au projet, soit 300 élèves supplémentaires. De mon côté c'est accrochage, repérage, préparation des visites commentées des artistes médiateurs. Belle journée bien dense pour tous ; le soir on file ripailler dans un beau restaurant italien du quartier Gauthier, sur les conseils avisés du photographe attitré de l'événement. Mercredi filage et répétition, modif, imprévus et réparations. Le soleil est venu sans prévenir, il nous brûle tous, toutes les crèmes solaires sont restées dans nos chambres d'hôtel. On échoue le soir dans un restaurant savoureux non loin de la corniche telles de belles écrevisses tartinées de Biafine.
Le jeudi tant attendu arrive et file vite : les déambulations et les visites s'enchainent, deux chacune le matin et l'après-midi, les enfants connaissent textes, emplacements et mouvements parfaitement, ils assurent comme des pros. On se retrouve tous dans l'auditorium pour écouter la chorale, les morceaux choisis sont délicieusement variés, passant de Radiohead à la petite sirène. Un morceau de Queen perturbe nos jeunes auditeurs qui applaudissement prématurément à chaque décrescendo provoquant chez moi un certain désarroi! Ah, le petit fossé des générations. Les élus et responsables prennent la parole, la proviseure générale, amie de la Compagnie, a un discours à la fois concis et inspiré, trouvant les mots justes qui relient tous les acteurs directs et indirects du projet. Puis tous se réunissent, enfants, parents, intervenants, enseignants, élus, autour d'un verre et d'amuse-bouche succulents. Nous sommes épuisés mais heureux.
Vendredi, une partie de l'équipe joue pour des classes de Casablanca le spectacle de la Compagnie "le cerf au sabot d'argent", pendant que l'autre partie veille au bon déroulement en se mêlant au public. Je n'avais pas revu ce spectacle depuis ses débuts, il a vécu, s'est modifié, est devenu plus fluide et toujours aussi drôle, émouvant et poétique. Après-midi relâche, une team file au hammam, une autre aux Habous faire le plein de pâtisseries délicieuses, une autre reste au frais avec le petit prince de la troupe. Ca sent la fin, le soir piscine et préparation de valise pour moi qui s'apparente à une partie de Tetris, oh bel âne en paille offert par une de mes classes, veux-tu bien rentrer dans cette petite valise... Le chauffeur vient nous cueillir à 4h30 du matin, nous sommes aussi frais que du maïs grillé oublié dans le four. Aéroport Casa, avion, aéroport Mérignac, retour à la maison où un petit mot et de la nourriture réconfortante m'attendent. Petit blues du retour mais les copains-copines sont réactifs, petit sas de décompression en bonne et due forme, i'm back.
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