BACK TO CASA, Jour 7
Jour 7, vendredi 17 mars 2023
Une team joue ce matin le spectacle pour les maternelles, pour l'autre team c'est enfin grasse mat. Evidemment je suis réveillée à l'aube, évidemment je n'arrive pas à me rendormir et tourne comme un lion en cage pour ne pas réveiller toute la maisonnée alors que je rêve de musique à fond et de danse frénétique! Frustration!On file rejoindre la team pour démonter le décors, grosse fatigue, mes nerfs sont à fleur de peau, j'ai déjà le bad du retour alors que je ne suis pas parti! Mais un joli moment de chant piano collectif improvisé met du baume au cœur et au corps, avoir deux musiciens-chanteurs sous la patte ça aide. Il est temps de dire aurevoir à toute la team qui nous a accompagné, mille émotions se mélangent, on est tout à la fois épuisé, heureux, triste, on danse dans les couloirs et on rejoint notre chauffeur ange-gardien, le même qui m'avait tant épaulé lors de mon premier voyage où j'étais tel Bambi faisant ses premiers pas.
Il nous conduit à la coopérative pour qu'on puisse faire nos petites courses avant le grand départ cette nuit, laisse un message audio à transmettre au prochain taxi pour nous emmener chez son pâtissier fétiche, mais quand on sort enfin de la coopérative il nous attend, tel un joyau souriant au milieu des voitures! Il nous escorte acheter nos gourmandises, et là c'est le festival, on nous fait goutter mille sucreries alors que nous sortons de table et le vendredi c'est couscous, je pense ne jamais avoir autant mangé en une semaine de ma vie, notre ange-gardien négocie tout, on repart repus et chargés de cadeaux sucrés.
On dépose nos achats, ma collègue marionnettiste pro du papier cueille quelques feuilles de l'oranger qui embaume la cour de l'école où nous logeons, en garni nos lits, nous préparons nos valises et filons pour ce que nous attendons impatiemment depuis le début de la semaine, une session au hammam de la mosquée Hassan 2.
Nous mijotons 1h30 dans le hall d'attente surchauffé, puis on se met en (petite) tenue. La vague de chaleur me décontenance un peu, j'avais oublié où j'allais, on nous enduit de savon noir, et on nous cale dans des assises blanches, sortes d'alcôves centrales, les murs sont couverts de céramiques, des tables en marbre et des lavabo bas partout. Ici les femmes sont au repos, tous les formats cohabitent, les peaux se détendent, les plis se relâchent, la cellulite ne se cache plus, les voix sont caressantes et familières.
Notre masseuse nous annonce son nom Beyoncé, certes elle n'a de commun avec la chanteuse star que d'être la seule black de toute la mosquée mais elle semble avoir un sacré tempérament. C'est parti, on nous attrape, on nous place sur les dures tables en marbre où les seins s'écrasent, et là c'est gommage vigoureux où on se demande si notre peau va survivre, puis on nous rince au jet d'eau, on quitte la grande salle éclairée pour une petite alcôve individuelle. On nous enduit d'huile pour le massage, les masseuses parlent vivement au dessus de nos corps nus tout en nous manipulant vigoureusement en tout sens, ça tombe bien on a laissé consentement et pudeur au vestiaire.
Tristesse, tension et raideur ont disparu, je me aussi sens souple et vive qu'une liane! Retour à la casbah, grignotage et apéro de départ avec notre merveilleux hôte qui aura été si réactif toute la semaine pour améliorer considérablement notre quotidien. Petit pincement, ça sent la fin.
Il est temps d'aller se coucher pour une courte nuit, la dernière.
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