Mama'Jack a dit
Pourquoi doit-on constamment se justifier lorsque l'on cesse de boire de l'alcool, sans déconner?
On est encore plutôt jeunes, on évolue dans un milieu plutôt ouvert, on a l'impression d'avoir une parole plutôt libre.
Et bien pas du tout.
Essayez d'aller roder dans des bars et de commander un jus de tomates au lieu de votre Jack Daniel's habituel: "Qu'est-ce qui t'arrive, t'es pas bien? Déconne pas!"
Il y a des addictions qui dérangent; l'alcool en est une.
C'est la number one.
Vous dites "Non, merci", pensant que cela n'implique que vous.
Erreur ! Tout le monde se sent concerné.
Chacun y va de son conseil, de son expérience.
"L'ivresse existe depuis la nuit des temps, c'est bien pour une raison, hein"
"Un verre, c'est pas la mer à boire!" (Véridique!).
"On peut plus s'amuser, si on t'écoute"
"C'est vraiment n'importe quoi d'arrêter l'alcool complètement, t'es trop extrême tu sais!"
Ok, ok.
Je mets alors de l'eau dans mon vin, je cède à la pression.
Compromis social, je bois un verre ou deux à l'occasion.
Duraille pour mes idéaux, mais soit.
N'empêche.
L'ivresse, je n'en veux pas. Je n'en veux plus.
Cette douce torpeur, ce glissement subtil.
De soi-même vers autre chose.
Être un peu quelqu'un d'autre.
De plus simple
De plus social
De plus cool
De plus affirmé
Qui se fait des tas d'amis et des tas d'amants.
Ben en fait moi j'en veux pas, de cette petite mort.
J'en ai marre des corps qui exultent une nuit et crient famine le lendemain.
Non merci, sans façon.
Je suis là telle que je suis.
Face à face. Avec moi, avec toi, avec eux.
Je ne cherche pas à me mettre à nu mais j'aimerais être dans la justesse.
Je veux garder l'esprit en éveil, voir tout ce qui m'arrive, ne pas en perdre une miette.
Ne pas me retrouver avec des fragments de souvenirs embrumés,
Ni enfermée entre quatre murs.
Me sentir vivante, tout simplement.
Août 2011 -Janvier 2013
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